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"The Great Maddening" - CD



"Imperium Grotesque" - CD

MIKA PROD.

Un album original où la mélodie se mélange à l’ambiance pour nous offrir un univers théâtral entre classique et metal, un univers que l’on pourrait décrire comme burtonien


Le Grand Guignol est un groupe Luxembourgeois qui porte bien son nom. Il porte bien son nom pour 2 raisons. La première est pour « guignol », mais guignol dans le sens noble du terme. La seconde raison est pour « grand ». A l’écoute de The Great Maddening vous comprendrez aisément cette seconde raison.
Tout au long des 11 chansons de cet album alternant intermèdes instrumentaux et orchestraux courts (Cirqvs L, Alsuntia, In beyond or Through, I Who Brought forth Myself [non instrumental]) avec des morceaux plus longs qui bénéficient largement de cette alternance, on ne peut s’empêcher de penser à quelques grands noms du genre : Dimmu Borgir, Arcturus ou Covenant (actuellement The Kovenant, mais la référence ne tient que pour les premiers albums), sans pour autant crier au plagiat, et même loin de là.
La référence à Arcturus est bien sûr inévitable dans la démarche tant il n’hésite pas à passer d’un passage black symphonique typique à un autre complètement dément digne d’un cirque (ou d’un hôpital psychiatrique) ou encore à un passage beaucoup plus léger avec guitare sèche et nappes de claviers (Degenesis – Amor and Seuche, Mens Insana in Corpore Insano, Finis Coronat Opus) amenant ainsi une dimension très visuelle à leur musique, à l’instar de la démarche d’un King Diamond.

C’est ainsi tout un univers de folie, de cirque, de grotesque et de créativité qui s’ouvre à nous, un univers que ne renierait pas un certain Tim B.
On soulignera les performances du chanteur qui accompagne avec aisance les changements fréquents d’ambiance dans les titres, ainsi que celles de l’orchestration très présente dans chaque morceau.

C’est avec Finis Coronat Opus que The Great Maddening atteint son point culminant avec la présence plus qu’appréciée de voix féminine et lyrique. Tout est présent dans cette chanson, non pas que les autres soient moins bonnes, mais celle-ci semble être une synthèse de touts les bons ingrédients du Grand Guignol : black-sympho, ambiances étranges, passages calmes (qui font respirer le tout), différentes voix qui se complètent. Le gros problème de cette chanson demeure seulement qu’après les 7 minutes 22 de sa durée, on se rend compte qu’elle est cruellement trop courte.
On retiendra également les chansons Degenesis – Amor and Seuche, Mens Insana in Corpore Insano et The Healing Process pour leur richesse et leur créativité.

Cependant, mettre des chansons plus en avant que certaines est une chose assez réductrice car cet album se découvre comme un film, Le Grand Guignol nous propose ici un album dense, créatif et fait preuve d’une maîtrise à toute épreuve car dans cet exercice délicat d’ambiance et d’orchestration, il est très facile de se perdre dans un marasme de musique grotesque. The Great Maddening évite ce piège avec brio en proposant un peu plus de 55 minutes de musique variée et captivante.

Le Grand Guignol est un groupe dont on n’a pas fini d’entendre parlé. Attention messieurs les norvégiens, le Luxembourg vous lance un défi.
Mika


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